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Article Parisien 05/2006

Aire cantilienne

Un terrain transitoire pour les nomades ?

Marie Persidat | 20.05.2006

LE TERRAIN des gens du voyage de l’Aire cantilienne ne verra pas le jour avant un, voire deux ans. Si le site est bien déterminé, les formalités pour l’aménager s’avèrent plus compliquées que prévu. La communauté de communes de l’Aire cantilienne vient de lancer une demande de déclaration d’utilité publique pour pouvoir acquérir les 16 000 m 2 concernés à Gouvieux. Situé au carrefour des quatre routes, au niveau du rond-point nord de la commune, ce bout de terre appartient à seize propriétaires différents, suite à un héritage. Or, les démarches qu’a entreprises la mairie pour obtenir un accord à l’amiable n’ont pas abouti. « Nous allons être obligés d’exproprier », annonce Eric Woerth, le président de l’Aire cantilienne. Après de longues et difficiles négociations, la communauté de communes avait trouvé ce qu’elle estime être un terrain idéal pour créer un lieu de vie destiné aux nomades, conformément à la loi du 5 juillet 2000, qui a pour objet d’organiser les conditions d’accueil des gens du voyage dans les communes. « Nous allons faire une clairière, détaille Patrice Marchand, le maire de Gouvieux. La zone de campement sera isolée grâce à une frange d’au moins cent mètres de bois. Cela ressemblera à un camping résidentiel. » Mais il faudra être patient. Les procédures d’expropriation peuvent facilement durer deux ans. Ce délai inquiète aujourd’hui les élus, qui ne savent pas vers quelle zone diriger les gens du voyage. C’était le cas de Patrice Marchand qui, récemment, devait accueillir plus de 150 caravanes. Afin d’éviter les querelles avec les riverains, le maire est immédiatement intervenu pour guider les nomades jusqu’à une zone inhabitée, près des étangs de Gouvieux. « Mais c’est un site touristique qui n’est pas fait pour ça », regrette l’élu. Le futur campement de Gouvieux sera retardé d’au moins deux ans par les expropriations Le président de l’Aire cantilienne voudrait mettre fin à ce désarroi des maires, démunis face à une demande d’accueil qu’ils ne peuvent satisfaire. « Si les démarches prennent du temps, ce serait bien de trouver une solution intermédiaire, estime Eric Woerth. Nous voudrions trouver un terrain en attendant et obliger les nomades à s’y rendre. » Le député-maire de Chantilly a déjà évoqué le sujet au ministère de l’Intérieur à la fin du mois de mars. Très préoccupé par ces questions, Eric Woerth souhaite trouver un arrangement pour créer cette aire d’accueil temporaire, qui n’entre pas dans le cadre de la loi. Reste à trouver une commune qui voudra bien se porter volontaire…

Le Parisien

Article Le Parisien 03/2005

« A CHAQUE FOIS qu’il y a des problèmes, l’association reprend de la vigueur. Après la champignonnière, il faut désormais se battre contre les projets d’extension de la carrière de pierre ou encore l’installation sauvage de nomades à côté de nos habitations. Même pour obtenir l’aménagement de trottoirs pour nos enfants devant nos pavillons ou encore la consolidation d’un mur qui s’effondre près de la champignonnière, on est obligés de faire le siège de la mairie. Excentrés loin du centre-ville, le sentiment d’abandon est réel. »

En sommeil depuis la fermeture de la champignonnière, source de mauvaises odeurs et de passages fréquents de camions, le comité de défense de l’environnement Chaussée-Carrières-Chaumont, trois quartiers situés au nord de Gouvieux, a repris vie depuis quelques semaines sous la houlette de son président, Thierry Péton, et son vice-président, Pascal Le Guilcher. Il faut dire que plusieurs dossiers inquiètent aujourd’hui les 44 familles, adhérents ou sympathisants, de cette association.

« La plupart des gens qui résident ici souhaitent pouvoir profiter d’un cadre de vie calme et champêtre, explique Thierry Péton. On se trouve tout de même dans un endroit magnifique entouré de sites classés ou historiques au beau milieu du parc naturel régional. Il est donc logique de réagir lorsque l’on se retrouve avec des nomades pendant plusieurs semaines, devant nos portes, comme ce fut le cas au mois de février. »

Demande de réunion avec le maire, manifestations devant la mairie, toutes les actions ont été bonnes pour se faire entendre. Aujourd’hui, l’association est inquiète : « Comme il n’existe pas de réunions de quartier ou de contacts avec la municipalité, on se doit d’anticiper sur les éventuels dossiers pouvant venir bouleverser notre quiétude, reprend Pascal Le Guilcher. C’est le cas avec le projet d’extension de la carrière REP. »

Pendant un temps, cette société, qui exploite déjà 45 hectares, souhaitait s’étendre sur 15 autres hectares. « Si le dossier venait à aboutir, l’exploitation serait à 250 m de nos portes. Et ils attaquent la pierre à la dynamite ! » Une récente rencontre avec le maire, Patrice Marchand, les responsables de la REP et les services de la Drire a, semble-t-il, permis de calmer les habitants : « Nous ne sommes pas contre une éventuelle extension synonyme d’emplois, reconnaît Thierry Péton. On veut juste une extension sur un terrain à l’opposé de nos maisons. Nous sommes décidés à nous battre devant la justice s’il le faut. »

Le Parisien (mercredi 09 mars 2005)

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